Archives de Tag: kawa littéraire

Cette blessure de Léo Ferré

J’ai eu récemment l’occasion de réécouter cette chanson de Léo Ferré, véritable ode aux femmes, enregistrée en 1970.

Comme toujours en l’écoutant, je suis saisie par une immense émotion.

Bonne écoute.

« Cette blessure
Où meurt la mer comme un chagrin de chair
Où va la vie germer dans le désert
Qui fait de sang la blancheur des berceaux
Qui se referme au marbre du tombeau
Cette blessure d’où je viens

Cette blessure
Où va ma lèvre à l’aube de l’amour
Où bat ta fièvre un peu comme un tambour
D’où part ta vigne en y pressant des doigts
D’où vient le cri le même chaque fois
Cette blessure d’où tu viens

Cette blessure
Qui se referme à l’orée de l’ennui
Comme une cicatrice de la nuit
Et qui n’en finit pas de se rouvrir
Sous des larmes qu’affile le désir

Cette blessure
Comme un soleil sur la mélancolie
Comme un jardin qu’on n’ouvre que la nuit
Comme un parfum qui traîne à la marée
Comme un sourire sur ma destinée
Cette blessure d’où je viens

Cette blessure
Drapée de soie sous son triangle noir
Où vont des géomètres de hasard
Bâtir de rien des chagrins assistés
En y creusant parfois pour le péché
Cette blessure d’où tu viens

Cette blessure
Qu’on voudrait coudre au milieu du désir
Comme une couture sur le plaisir
Qu’on voudrait voir se fermer à jamais
Comme une porte ouverte sur la mort

Cette blessure dont je meurs. » Léo Ferré.

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Réparer les vivants de Katell Quillivéré

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Simon a 16/17 ans. Sa vie c’est le surf et Juliette. Un matin, alors que le jour dort encore, il part avec ses deux amis pour une séance de surf dans une mer déchaînée. Le retour en voiture est fatal à Simon qui ne portait pas sa ceinture de sécurité. Là, sur ce lit d’hôpital, Simon semble endormi, son visage est serein malgré la multitude de tuyaux qui entrave son corps. Un corps encore chaud que les machines autour de lui maintiennent en vie.

À plusieurs centaines de kilomètres de là, une femme attend une greffe qui pourrait la sauver.

Adapté du livre de Maylis de Kerangal sorti en 2014 (vous pouvez retrouver mon billet au sujet de ce livre ici) et portant le même titre, ce film m’a fait le même effet que le roman. Un uppercut. Un film ramassé en 1h40, dense, fort, très documenté et porté par une kyrielle d’acteurs qui tous ont leur importance sans qu’aucun ne phagocyte l’autre. Chacun est le maillon d’une chaîne entre mort et vie. Au-delà de l’incommensurable chagrin de ses parents, Simon va vivre et faire vivre d’autres histoires, d’autres personnes. Tout le talent de Katell Quillivéré est ici, dans cette capacité qu’elle a à faire d’un événement dramatique une pulsion de vie qui diffuse tout autour d’elle. La mort génère de la rencontre et c’est la vie qui circule à travers tous ces êtres.

Vous sortirez du cinéma à coup sûr bouleversé, chamboulé, étrillé mais convaincu qu’il est crucial de faire connaître à vos proches votre souhait quant au don de vos organes en cas de mort cérébrale. Après avoir vu Réparer les vivants, on ne peut que vouloir donner.

Pour voir la bande-annonce : c’est par là …

 

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Hallelujah de Léonard Cohen

Jour infiniment triste. Léonard Cohen s’en est allé. Grand artiste. Merci monsieur Cohen.

 

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Avec Philip Roth de Josyane Savigneau

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Qui a déjà lu quelques romans de Philip Roth pourrait s’attendre, en saisissant ce livre sur les rayonnages de la bibliothèque, à une biographie de l’auteur. Un document fourni, détaillé, s’attachant peut-être à l’enfant qu’il a été, l’environnement dans lequel il a grandi, pour mieux comprendre l’adulte et l’œuvre de ce grand et prolifique écrivain américain né dans le New Jersey et aujourd’hui âgé de 83 ans. Point du tout ! Et Josyane Savigneau, écrivain et journaliste au journal Le Monde, auteur de cet opus, prévient les lecteurs dans un avant-propos tout en expliquant les circonstances dans lesquelles l’idée de ce livre est née. Ce n’est donc pas « une esquisse de biographie », ni une « étude littéraire » quand bien même il y est beaucoup question de ses livres et des personnages qu’il a construits en un peu plus de cinquante ans. Josyane Savigneau raconte plus de vingt années de rencontres – à New York ou dans le Connecticut – avec Philip Roth à raison d’une fois par an. Une prouesse quand on sait que Philip Roth nourrit une aversion pour les journalistes littéraires – cela fait néanmoins partie du personnage- et Josyane Savigneau gardera longtemps un souvenir cuisant de leur première rencontre. C’est donc une vision très personnelle de Philip Roth que Josyane Savigneau donne à connaître aux lecteurs, une lecture en creux où affleure l’admiration pour l’écrivain et pour l’homme, terriblement complexe, volontiers caustique, aimant désarçonner ses interlocuteurs – pour mieux se protéger ? -, mélangeant savamment le vrai et le faux – ce qu’il fait aussi dans ses romans. Une légende de son vivant. Rare !

Extrait, page 39 : « Me revenaient en mémoire, bien sûr, les récits des uns et des autres. Il déteste les journalistes, et les expédie en vingt minutes, quand enfin il accepte de les recevoir. Il est toujours de mauvais humeur. Si tu étais une jeune femme, passe encore, il aime séduire. Toi, tu es bien trop vieille pour lui : dès qu’elles ont atteint la trentaine, ça ne l’intéresse plus. Mais rien n’aurait pu me faire renoncer. Me voilà donc à New York, pour une semaine ? Dès mon arrivée, le lundi, j’appelle Roth, qui semble un peu étonné que je sois venue. Il me fixe rendez-vous le surlendemain dans son appartement de l’Upper West Side de Manhattan et me demande mon numéro de téléphone. Le lendemain, il rappelle, pour déplacer la rencontre au même endroit, le vendredi. Je dois prendre l’avion pour Paris le samedi soir, et je commence à m’inquiéter. Nouveau coup de téléphone : finalement il propose justement le samedi, et dans sa maison du Connecticut. C’est une catastrophe, mon billet d’avion n’est pas échangeable. Mes délicieux amis américains, qui mettent leur appartement new-yorkais à ma disposition, me calment : ils m’emmèneront dans le Connecticut, ma valise sera dans le coffre, ils m’attendront et me conduiront à l’aéroport. Le samedi matin avant 8 heures, le téléphone sonne. Je me précipite. Au bout du fil, Philip Roth. Je reste interdite. « Ne vous inquiétez pas… – Mais si je m’inquiète. – Venez à 15 heures à mon appartement new-yorkais ». À quoi rime ce jeu de pistes depuis une semaine ? » Josyane Savigneau.

 

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Spirales

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« Tandis que les automobiles filaient à toute allure,

mordant l’asphalte dans une poussière de carbone,

les nuages s’évaporaient en larges spirales.

Contrepoint silencieux et poétique à la férocité du monde moderne »

Le Kawa littéraire.

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Jour de fête

Le kawa littéraire souhaite un joyeux Noël à ses abonnés !

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2012

Le kawa littéraire souhaite à tous ses abonnés une merveilleuse année 2012, riches en multiples bonheurs quotidiens et en lectures nourrissantes pour l’âme !

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