Archives de Tag: François Hollande

Portrait présidentiel

A chaque nouveau président, son photographe pour réaliser « LE » portrait qui ornera le mur de toutes les mairies de France et autres bâtiments publics. Soit plus de 36 000 tirages au format 50 x 65 cm. Bien qu’ayant déploré ne pas être un portraitiste, le talentueux Raymond Depardon, 69 ans, a tout de même accepté de photographier François Hollande. La prise de vue a eu lieu le 28 mai dernier dans les jardins de L’Élysée. Son prédécesseur avait, quant à lui, préféré la bibliothèque de L‘Élysée.

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« Mentir comme un arracheur de dents »

Crédit photo : caracterdesign / Istockphoto.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Est-ce un hasard si cette expression vient se loger juste après le débat qui a opposé François Hollande à Nicolas Sarkozy ? Assurément non. Et il était fort utile d’être connecté, dans le même temps, sur le site Internet du journal Le Monde qui vérifiait en direct les chiffres assénés par le président candidat d’un ton doctoral, façon « je peux me prévaloir de cinq ans d’expérience à la tête de la France, et pas vous ! ». Même chose pour François Hollande, rassurez-vous, sauf que lui n’affiche pas cinq ans à la tête de l’État !

Pour revenir à notre expression… comme chacun le sait, elle signifie « mentir effrontément ». Nous en avons eu une belle démonstration hier. Elle date du XVIIe siècle, époque à laquelle l’anesthésie locale n’existait pas sauf à vous donner un bon coup de gourdin sur la tête. Pour convaincre leurs clients, inquiets d’une intervention dans leur bouche, les dentistes de l’époque, présents sur les marchés, les places publiques et les foires, assuraient avec un aplomb incroyable que l’arrachage de dents était totalement indolore… D’où l’expression « mentir comme un arracheur de dents ». Fort heureusement, chez les dentistes du XXIe siècle, l’arrachage de dents est effectivement sans douleur. En revanche, si les politiques n’arrachent pas les dents, ils ressemblent étrangement aux dentistes d’il y a trois siècles et la facture que l’un ou l’autre des candidats présentera aux Français pour redresser le pays ne sera pas sans douleur.

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Instantanés de campagne

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Outil de base du militant, quel qu’il soit, le tract que l’on distribue sur les marchés cohabite désormais avec les outils numériques. 2007 et la dernière élection présidentielle ont marqué un changement dans ce domaine puisque chaque candidat possédait son propre site Internet, mettant en avant ses actions passées et à venir, son programme et surtout son planning de campagne : aujourd’hui en banlieue, demain dans les usines, après-demain ailleurs. Il s’agit de montrer que l’on vit avec son temps, qu’on est un candidat dans le vent, dynamique, connecté, n’ignorant rien de ces outils de communication modernes qui séduisent tant la jeunesse. Cela dit, les candidats auraient tort de s’en priver eu égard au nombre d’internautes et au potentiel qu’il représente pour se faire connaître du plus grand nombre. En 2012, nous passons un autre cap, Facebook et Twitter ayant pris de l’ampleur. Les candidats ont donc leur profil et y relaient leurs actions comme sur leur site Internet. Sauf qu’ici, l’information est relayée dans l’instant. D’où parfois des commentaires malheureux ou sans grand intérêt puisque écrits précipitamment, sans recul, « en réaction à ». Plus fort encore, le compte Instagram des candidats. Instagram est une application pour I-phone et téléphone Androïde et un service de partage de photos en ligne. Les professionnels de tout ce qui a trait à l’informatique le nomment d’ailleurs « logiciel de photographie social à effets » ( !). Il permet, une fois la photo prise avec son téléphone, de retoucher la photo en lui donnant l’effet qu’on souhaite : années 70,  façon « David Hamilton », couleur sépia, etc. Ce logiciel qui fait fureur – il compte déjà 30 millions d’utilisateurs – n’a pas échappé à la sagacité des conseillers en communication des candidats à la présidentielle. Ainsi, François Hollande et Nicolas Sarkozy ont leur compte. On les voit haranguant la foule sur un podium bien sûr mais surtout dans des attitudes qui les rend plus proches des gens, les « Français d’en bas » : François Hollande autour d’une tasse de café avec ses sympathisants, Nicolas Sarkozy discutant avec un restaurateur. Prises sur le vif par des « porteurs de téléphone » (membre de l’équipe de campagne tout de même) et dans la seconde qui suit « postées » sur le Net, ces photos, souvent mal cadrées, plus ou moins lumineuses, parfois floues, visent à montrer la présence du candidat sur le terrain, à distiller une image humaine de ce dernier (en mettant de côté la machine de guerre que constitue l’organisation d’une campagne comme celle-ci), une image « normale » comme pourrait dire François Hollande. C’est la suite du fameux « storytelling » : ici, on raconte une histoire en images, si possible les plus banales qui soient parce qu’il faut faire « comme à la maison », façon album de famille que l’on ressortira des cartons ou de l’armoire de grand-mère dans quelques années en se disant « tu te souviens ? ». Les candidats à la présidentielle sont donc au top en matière de communication. Reste à savoir s’ils le seront aussi pour la France et si cette débauche de communication aura un effet.

Pour voir le compte Instagram de François Hollande : http://web.stagram.com/n/fh2012

Pour voir celui de Nicolas Sarkozy : http://web.stagram.com/n/nicolassarkozy/

PS: en illustration de ce billet, les pages d’accueil des comptes Instagram des deux principaux candidats à la présidentielle.

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QG de campagne

Crédit photo Illustrez-vous / Fotolia.com

A lire dans M le magazine du Monde daté du 17 mars, un article signé Laure Mentzel sur le QG de campagne des candidats à la présidentielle ou pour le moins des candidats qui ont les moyens d’en avoir un. Laure Mentzel y évoque donc celui du « candidat président », de François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et François Bayrou. Lieu par nature éphémère, le QG de campagne des candidats témoigne, selon la journaliste, d’un état d’esprit, d’une politique à venir, d’une manière de concevoir les relations au sein d’une équipe… bref, « de la stratégie de leur occupant ». C’est ainsi qu’on apprend que Nicolas Sarkozy a choisi le rez-de-chaussée d’un immeuble du quinzième arrondissement de Paris parce qu’un rez-de-chaussée est immédiatement accessible. L’idée ici est de casser cette image de président loin du peuple, reclus dans sa tour d’ivoire, entourés d’huissiers aussi rapides à lui ouvrir les portes que silencieux. Le choix de l’arrondissement n’est pas anodin. Typé « classes moyennes », il tranche avec le précédent QG que s’était choisi Nicolas Sarkozy dans le populaire Xe arrondissement de Paris en 2007 nous rappelle Laure Mentzel. Les riverains avaient d’ailleurs manifesté leur mécontentement de voir arriver, dans leur quartier, le chantre de l’économie libérale. Jean-Luc Mélenchon a opté pour un QG plus « ouvrier ». Il s’est en effet installé en banlieue dans une ancienne usine et ses équipes y travaillent dans une déco de bric et de broc, les militants ayant apporté ce dont ils ne voulaient plus chez eux. La couleur des meubles a cependant été coordonnée. Dominante rouge. Marine Le Pen, quant à elle, donne dans la modestie. Enfin… Le 8e arrondissement tout de même. Boulevard de Malesherbes. Rien sur la porte de l’immeuble n’indique cependant que son QG s’y trouve. Quelques bouquets, des drapeaux, une décoration sobre et cosy tentent d’affirmer que le Front National est un parti fréquentable. Par son choix d’implanter son QG de campagne au siège du MoDem, François Bayrou est peut-être celui qui met le plus en cohérence actes et paroles. Le siège est tout de même installé « dans un magnifique hôtel particulier aux allures d’agence de pub » souligne Laure Mentzel.  Pour finir, le QG de François Hollande… au loyer coûteux, très coûteux. 40 000 euros par mois pour 1 000 m2. Gloups ! Situé avenue de Ségur, il incarne par sa position géographique entre Assemblée nationale et quelques ministères, la présidentialisation du candidat socialiste. Va pour le symbole, François Hollande en route vers le fauteuil du président ! Cela fait tout de même cher le symbole. Pour le reste, toutes les portes sont ouvertes mais rappellent le nom de celui qu’on trouvera derrière elles, l’espace est sobrement meublé mais à la dimension d’un président.

On le voit, quel que soit le QG, tout est savamment orchestré, calculé, réfléchi. Le lieu où soi disant se construit le futur de la France voulu par le candidat qui l’occupe n’est cependant que très rarement fréquenté par ce dernier mais il est important de raconter une histoire, façon « Il était une fois ». En communication, on appelle cela le storytelling. Comme les mythes, contes et légendes ont traversé l’histoire des hommes et continuent de leur parler, en dehors de tout aspect raisonnable et véridique, la communication narrative, l’autre nom du storytelling, est le vecteur de messages plus complexes. Elle parle au cœur avant de parler à la tête, elle vise l’émotion avant la raison, l’idée étant, par ce biais, de renforcer l’adhésion du public au fond du discours. Reste à savoir lequel des candidats à la présidentielle sera le meilleur faiseur d’histoires. Une chose est sûre, c’est le contribuable qui paiera. En monnaie sonnante et trébuchante, puisque les frais de campagnes sont remboursés par les fonds publics (pour tout candidat obtenant au moins 5% des voix) et d’une autre manière si nous ne prenons pas de recul par rapport à l’histoire qui nous est contée. A vos urnes citoyens !

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